On a testé The Tomorrow Children sur PS4 !

On a testé The Tomorrow Children sur PS4 !

The Tomorrow Children

« Étrange, bizarre » tels sont les premiers mots qui me sont venus à l’esprit la première fois que j’ai pu approcher The Tomorrow Children. En effet, le jeu nous est présenté comme étant un subtil mélange de crafting, city-building, d’exploration et de survival le tout se déroulant dans un univers à forte influence soviétique communiste. Dylan Cuthbert et son studio Q-Games ont-ils réussis à rendre plaisant ce melting-pot d’idées assez complémentaires ? Préparons la Voidka et allons-y !

Minimalisme post-apocalyptique

1967, une expérience scientifique échoue plongeant le monde dans une catastrophe sans précédent. En effet, la quasi totalité de la matière terrestre fut perdue et la plus grosse partie de l’humanité disparut à jamais. Tout ceci forma le Void, une couche blanche enveloppant l’entièreté de la surface terrestre. Tel est le monde dans lequel nous pénétrons. Le premier contact avec le jeu se déroule en un tutoriel de courte durée nous expliquant les bases du gameplay. Nous incarnons une fillette décrite comme étant un clone, un être virtuel conçu dans le but d’opérer dans les conditions très hasardeuses du Void. Il nous est expliqué au travers d’une télévision que notre but est de collecter des ressources dans des îles qui émergent du Void. Le tutoriel terminé, notre aventure peut réellement commencer.

Nous prenons le métro et arrivons dans une ville. Le jeu possède une ambiance assez particulière. En effet, le style graphique des personnages ainsi que des bâtiments rappelle énormément le design des sculptures en papier. Au début la ville semble assez vide, seuls quelques bâtiments sont présents et des policiers font la ronde. Nous remarquons rapidement les autres joueurs, mais leur présence ne semble pas être constante. Le jeu utilise un système multijoueur dit asynchrone, vos camarades ne sont visibles que lorsqu’ils effectuent une action. Ceci est justifié par les développeurs comme étant une métaphore du monde dans lequel nous vivons : « les gens ne vous remarquent que par vos actions ». En dépit du caractère philosophique de cette mécanique de jeu, il faut bien avouer qu’elle complique notre tâche. En effet, le but du jeu est de reconstruire une ville jusqu’à ce qu’elle prospère, le manque de moyen de communication engendré par les incessantes apparitions et disparitions de nos camarades rend cet objectif assez difficile à atteindre à cause du manque d’organisation que cela implique. En outre, cela provoque un sentiment de solitude.

La force du peuple

Malgré ça, nous nous décidons d’aider. Pour reconstruire la ville nous avons besoin de ressources. Comme dit précédemment, les ressources se trouvent dans des îles émergeant du Void. Nous prenons donc un bus qui nous amène tout droit au pied d’une île. Celles-ci sont crées à partir de l’imaginaire collectif de tous ceux qui furent absorbés par le Void. Nous pouvons donc contempler des structures assez singulières : d’énormes têtes de cochon à une bombardement de roquettes en passant par d’énormes sushis volants. Afin d’explorer ces étrangetés, nous avons à notre disposition plusieurs outils : une pioche qui nous permet de creuser, une pelle qui nous permet de créer des escaliers, une tronçonneuse qui nous permet de creuser verticalement ou d’abattre des arbres. Voici donc nos outils principaux, même s’il en existe d’autres. Dans les îles nous pouvons trouver plusieurs gisements de métal et de charbon. Il existe aussi des structures créatrices du principal ennemis dans le jeu : les Izvergs. Ces créatures ainsi que leurs lieux de naissance libèrent une fois détruits des cristaux verts. Nous pouvons aussi croiser des arbres. Ils constituent une source de bois ainsi que de nourritures. Ces diverses ressources permettent d’agrandir la ville grâce à la construction de nouveaux bâtiments.

Mais les îles recèlent encore bien d’autres surprises. De temps en temps, tapis dans les recoins les plus inaccessibles de l’île se trouvent des poupées russes. Elles étaient autrefois des êtres humains avant d’être piégées dans le Void. Grâce à un bâtiment, ces poupées peuvent à nouveau redevenir ce qu’elles furent autrefois. La repopulation est l’autre but du jeu et une ville reconstruite abritant cinq cents habitants sera considérée comme étant terminée. Nous devons faire preuve d’attention avec ces poupées qui peuvent se brisées si elles chutent de trop haut. L’exploration des îles est plaisante, quasi relaxante. Nous découvrons avec surprise chaque nouvelle île se dressant devant nous. Les monstres qui nous attaquent permettent de ne pas faire sombrer l’expérience dans la monotonie. Malgré ça, certains joueurs pourront trouver cela redondant à force.

La vie en communauté

Une fois les ressources et les poupées récoltés, nous les plaçons dans un espace de chargement. Au prochain passage du bus tout sera ramené en ville. De retour chez nous, nous plaçons les ressources et les poupées à leurs emplacements respectifs pour qu’ils puissent être utilisés. Après ce dur labeur, nous nous dirigeons vers un bâtiment assez imposant par rapport aux autres : le ministère du travail. C’est là-bas que seront évaluées toutes nos actions qui seront récompensées avec des coupons. Ces coupons peuvent être échangés dans un magasin contre diverses choses dont des outils et des armes. Ceux-ci sont disponibles en deux versions de solidité et d’efficacité différentes. Une troisième version est disponible au marché noir. Le marché noir nous permet d’acheter des outils et des armes de fabrication étrangère contre des Dollars Freeman. Le jeu étant free-to-play, ces dollars constituent les micro-transactions que le jeu propose, bien qu’ils apparaissent aléatoirement en petite quantité sur le terrain de jeu n’attendant que nous pour les ramasser. Ces micro-transactions sont assez peu intrusives et n’offrent finalement que peu d’avantages.

Outre l’exploration d’îles, nous pouvons construire des bâtiments à l’aide des ressources rapportées en ville. Nous nous dirigeons donc vers l’établi. Un large choix de construction s’offre à nous : de la simple maison à la centrale électrique en passant par une église ou encore un guérite de police. Chaque bâtiment possède une fonction bien spécifique et permet d’augmenter le niveau de la ville ce qui permet de débloquer d’autres bâtiment afin de la faire progresser. Le crafting de bâtiments consiste en la résolution dans un temps imparti d’un puzzle plus ou moins difficile en fonction de la construction choisie. Une fois le bâtiment créé, nous pouvons le placer où bon nous semble. Le nombre de construction et leur fonction offre un large panel de possibilité de gameplay. En effet, par exemple, les centrales électriques apportent de l’énergie qui sert à alimenter des tourelles de défense qui permettent à la ville de survivre à des vagues d’Izvergs tous plus grands et puissants les uns que les autres. Les plus gros Izvergs, une fois abattus, se transformeront en une île que ne demandera qu’à être exploitée.

Développement personnel

Nous pouvons aussi interagir avec les habitants de la ville. Certains nous proposeront des missions qui nous rapporteront des points d’XP. Le jeu possède un système de niveau. Lorsque nous passons à un niveau supérieur nous gagnons un point de compétence que nous pouvons utiliser pour améliorer notre personnage. Une autre façon d’améliorer notre personnage consiste en la consommation de Voidka. Celle-ci permet de booster certaines caractéristiques de notre personnage, par exemple le nombre d’emplacements disponibles dans notre inventaire. Nous possédons aussi le droit d’élire un maire. Chaque maire propose un programme différents qui change la façon dont la ville fonctionne. Nous pouvons par exemple voter pour un maire qui croit en un travail plus efficace grâce à des transports plus rapides. En outre, chaque journée de vingt-quatre minutes en jeu remet à jour un classement des meilleurs travailleurs afin de montrer le bon exemple aux éventuels camarades fainéants.

D’autres habitants nous proposeront d’entrer dans l’illégalité en vendant des permis normalement inaccessibles. Il s’agit des permis d’armes et de véhicules. Les armes nous permettent de nous défendre contre les Izvergs. Nous avons le choix entre un fusil à pompe et un lance-roquette, tous deux disponibles en deux versions je le rappelle. Utiliser une arme nous empêche de nous mouvoir, il faut donc être attentif à où nous allons nous placer pour éviter de se faire acculer par une vague d’Izvergs que nous ne pouvons contrôler seul. Le permis de véhicules quant à lui nous permet d’acheter des moyens de transports. Nous pouvons nous procurer un jet-pack qui nous aidera à nous envoler vers des zones difficilement atteignables sur une île. Nous pouvons également construire une sorte de voiture flottante afin de ne pas devoir attendre le bus.

Le temps c’est de l’argent

En parlant d’attente, c’est une mécanique très présente dans le jeu. Voici un exemple d’une journée typique dans le jeu : nous attendons le bus, ensuite nous attendons que le bus arrive au pied de l’île, ensuite nous attendons pendant que notre ppersonnage utilise ses outils lors de la collecte de ressources, ensuite nous attendons de nouveau le bus, ensuite nous attendons que le bus arrive en ville, ensuite nous attendons notre tour au ministère de travail, ensuite nous attendons notre tour aux magasins, ensuite nous attendons notre tour pour construire à l’établi et rebelote… Nous passons beaucoup de temps à ne pas jouer et c’est la que réside véritablement le point noir du jeu. Sans parler du manque flagrant de réactivité à chaque action de notre personnage.

Il en va de même pour la répétitivité du gameplay après quelques heures de jeux. Nous aurons vite fait le tour de ce que le jeu propose à découvrir et il faudra nous demander si dans la longueur le jeu vaudra vraiment les vingt euros déboursés à l’achat. En effet, le jeu est disponible dans une sorte de early-access appelé Pack des Fondateurs qui donne l’accès au jeu ainsi qu’à divers bonus assez utiles tels que des permis ou des dollars freeman. Une autre déception provient du fait que nos actions peuvent être finalement assez inutiles. Par exemple, nous avons passer des heures à placer des bâtiments afin d’avoir un ville propre et organisée, tout ça pour se reconnecter le lendemain et remarquer que tout a été déplacé par un de nos camarades qui ne voyait pas du même œil que nous.

La chute

Malgré ses défauts, The Tomorrow Children reste une expérience unique sur laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir. Néanmoins, il reste difficile pour moi de recommander le jeu à tous le monde. Il faut garder à l’esprit que c’est un jeu répétitif dans lequel vous n’êtes pas le héro. Il est primordial de ne pas s’attendre à rentrer dans un univers où tout tourne autour de soi. Le véritable héro du jeu est finalement le collectif de la ville. Bien que souvent peu visible du fait du multijoueur asynchrone, l’accomplissement procure une sensation que j’ai rarement ressentie en jouant à un jeu. Le gameplay est assez profond, mais ces maudits temps d’attente sont un véritable calvaire. Le jeu possède du potentiel, mais est-il assez grand que pour justifier la vingtaine d’euros dépensée à l’achat ?

15/20


 

 

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