Bobbypills présente la série Nymphopolis

26 Mar 2021 | Cinéma Séries

Nymphopolis

Le studio Bobbypills présente la série Nymphopolis, réalisée par ESTELLE CHARRIÉ. Découvrez le trailer de la série :

NYMPHOPOLIS : QUAND LES MYTHES S’ÉFFONDRENT

Alors qu’elle pense jouir d’une vie parfaite aux côtés de son maître Zeus, une jeune nymphe nommée Ingénue tombe de l’Olympe. Sous les nuages, elle découvre alors une gigantesque ville qui réserve un sort tout particulier aux femmes. Refusant de se soumettre à cet ordre établi, elle n’aura pas d’autre choix que de faire face à tout un Panthéon de Dieux et de mener ainsi la Cité vers la révolution.

LA REVANCHE D’UNE NYMPHE

Nymphopolis nous plonge dans un univers fictif où les travers sexistes de notre société sont mis en exergue. Cette ville est régie par des entités divines et charismatiques, où chaque dieu n’est autre qu’une métaphore de nos institutions (la justice, l’école, le travail…), tout comme l’étaient les dieux à l’époque antique.

Mais au lieu de suivre le destin glorieux d’un héros masculin, nous suivons les déboires d’une jeune Nymphe qui ne souhaite qu’une chose : retrouver sa vie paisible auprès de Zeus.

Embarquée malgré elle dans les querelles divines et les drames politiques, dans Nymphopolis où elle n’est perçue que comme une chose fragile et où tous ces adversaires font l’erreur de la sous-estimer, Ingénue va provoquer une révolution.

LA RÉALISATRICE : ESTELLE CHARRIÉ

«  La première fois qu’Ingénue a fait son apparition dans mon esprit c’était pendant le festival du court métrage de Clermont-Ferrand. J’étais en deuxième année d’étude à l’EMCA et on commentait les films qu’on avait vu pendant le festival en se disant qu’il y avait beaucoup trop d’histoires de femmes victimes de violences, parfois visibles à l’écran, parfois suggérées, mais souvent crues, dures, et mises en scène avec voyeurisme. Jamais il n’était question de comprendre les personnages féminins qui vivaient ces horreurs mais seulement d’utiliser leur souffrance pour le spectacle. C’est un moment de ma vie où je réfléchissais à mon film de fin d’étude, et j’ai pensé à ces jeunes filles qu’on utilise comme de la chair fraîche au cinéma. Elles me faisaient penser aux nymphes de la mythologie grecque, et j’avais vraiment envie de leur offrir une autre histoire. J’ai donc écrit un film qui raconte le jour où une nymphe ignorant tout du monde moderne décide de partir à l’aventure : Nymphe, La Vie Moderne. C’était super, et j’ai eu des retours positifs qui m’ont largement encouragée à continuer de raconter son histoire.

J’ai ainsi imaginé les personnages qu’elle pourrait rencontrer, de jeunes adultes comme moi, un peu perdus dans leur vie mais qui se posent des questions et qui veulent un monde meilleur à leur manière. En parallèle je m’intéressais toujours beaucoup aux questions féministes et c’est comme ça que d’autres notions sont venues nourrir l’histoire d’Ingénue : la sexualité non hétérosexuelle, la compétition entre femmes, le patriarcat.

Plus tard, j’ai décidé de repartir sur l’écriture avec Alexis Beaumont. Nous avons commencé par longuement parler de déconstruction, de l’importance de remettre en question les stéréotypes de genre, et on s’est demandé comment le féminisme avait changé nos vies. On a chacun une vision différente, mais on s’est rejoint sur l’idée de parler du parcours et de l’apprentissage. Le récit de la quête classique d’un héros mais avec de nouveaux enjeux d’émancipation : La sexualité et le plaisir des femmes est un sujet tabou alors que c’est un champ d’exploration magnifique. Le rapport à leur corps aussi est problématique, l’idée qu’il est fait pour plaire à l’homme, à autrui et non pour se plaire à soi-même.

Enfin, et en parallèle de la question de l’apprentissage, le processus de deuil d’une relation amoureuse est une question qui m’est chère. La rupture, l’importance que l’on accorde à l’amour et le sens qu’on lui donne sont autant de thèmes qui me touchent. Interroger la dépendance de la femme pour le regard de l’homme, comme si sans lui elle n’avait plus de valeur. Dans ma vie personnelle ces questions sont encore brûlantes et je souhaiterais les mettre en lumière au travers de mes personnages.

LE CO-SCÉNARISTE : ALEXIS BEAUMONT

J’ai rejoint l’écriture de Nymphopolis par un concours de circonstances. Après avoir écrit pendant 6 mois sur ma série Vermin, j’ai dû abandonner mon grand projet car Nymphopolis avait besoin d’un œil neuf. Je ne m’étais jamais senti légitime sur le sujet du féminisme, en tant qu’homme, blanc, hétérosexuel, bien dans sa peau, qui n’a jamais connu la pauvreté ni la discrimination, et dont la carrière se porte bien. Autrement dit, j’ai toutes les raisons de continuer ma vie sans me poser de question et laisser ça à d’autres.

Mais pour que la collaboration avec Estelle soit fructueuse, il fallait que je déconstruise toutes ces choses. Cette expérience m’a appris que l’introspection est une source d’inspiration incroyable. A travers cette histoire, je voudrais parler de masculinité, de ma difficulté à exprimer mes émotions, de ma fierté, de mon rapport aux femmes, de l’absence de contact physique entre les hommes, de mon besoin de tout réussir, d’avoir raison, et de ma déconnexion avec mon propre corps. Tout l’enjeu de cette collaboration était de ne pas imposer mes idées, ni de juger les siennes, mais bien d’avancer ensemble vers un nouveau concept, plus clair et plus universel, qui allait nous permettre d’aborder tous les sujets qui nous tiennent à cœur. Cette série est importante pour moi, car elle m’a permis, en quelques sorte, de descendre de mon Olympe. Je ne suis toujours pas un expert sur la question du féminisme, et je ne le serai jamais. Je ne veux d’ailleurs pas donner de leçons aux autres hommes, je veux simplement continuer à apprendre, à explorer ce monde incroyable que nous avons créé ensemble, et par-dessus tout, voir un jour ce projet aboutir.

Nous n’avons pour l’heure pas encore décidé de la fin de l’histoire. C’est un sujet qui nous oppose, et qui continuera à générer des discussions passionnantes jusqu’à la fin de l’écriture de Nymphopolis.

SOURCE : GAMES OF COM

 

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