IKUMA – The Frozen Compass
En annonçant IKUMA – The Frozen Compass, Mooneye Studios inscrit son nouveau projet dans une continuité créative claire, tout en opérant un déplacement sensible de ses territoires habituels. Prévu pour une sortie en 2026 sur PC et consoles de nouvelle génération, le jeu s’ancre dans un récit d’exploration arctique situé en 1864, à une époque où les zones polaires demeuraient des espaces largement inconnus, porteurs d’imaginaires autant que de dangers concrets.
Le point de départ narratif est volontairement resserré. Sam, un jeune garçon, et Ellie, son chien de traîneau, se retrouvent isolés sur une île glacée après l’échec d’une expédition. Le jeu s’organise autour de cette relation centrale, sans multiplier les figures secondaires. Ce choix structurel donne au récit une tonalité intimiste, dans laquelle la survie n’est pas uniquement une question de ressources ou de météo, mais aussi de coordination, de confiance et d’attention portée à l’autre. L’environnement hostile ne fonctionne pas comme un simple décor spectaculaire, mais comme une force constante qui façonne chaque déplacement et chaque décision.
IKUMA articule son expérience autour de l’exploration et de la progression narrative. Les paysages arctiques, faits de glaciers, de grottes gelées et de vestiges d’expéditions disparues, constituent un espace à la fois ouvert et contraignant. La traversée de ces zones s’accompagne de la découverte progressive d’une histoire enfouie sous la glace, liée à une expédition antérieure dont les traces se dévoilent par fragments. Les références aux mythes et légendes inuites, intégrées au fil de la narration, participent à installer une atmosphère où le réel historique côtoie des récits plus symboliques, sans que le jeu ne bascule dans le fantastique explicite.
Sur le plan du gameplay, IKUMA repose sur une alternance fluide entre Sam et Ellie. Cette dualité n’est pas un simple dispositif mécanique, mais un principe structurant. Certaines situations exigent l’agilité humaine du garçon, d’autres la force ou l’instinct animal du chien. En solo, le joueur peut passer librement de l’un à l’autre, tandis qu’un mode coopération locale permet à deux personnes de partager l’expérience. Cette configuration renforce l’idée d’un parcours vécu à deux, où l’isolement géographique contraste avec la présence constante de l’autre.
Visuellement, le jeu adopte une direction artistique qui privilégie les contrastes entre l’immensité des étendues glacées et la vulnérabilité des personnages. Les effets de lumière, les tempêtes de neige et les variations climatiques contribuent à une mise en scène où le silence et l’attente occupent une place aussi importante que l’action. Le rythme, tel qu’il est présenté, semble conçu pour laisser de l’espace à l’observation et à la contemplation, plutôt que pour imposer une tension permanente.
Avec IKUMA – The Frozen Compass, Mooneye Studios poursuit un travail centré sur la narration environnementale et les récits incarnés. Sans multiplier les systèmes ou les promesses techniques, le projet se présente comme une exploration ciblée d’un lieu, d’une époque et d’une relation, inscrite dans une tradition du jeu d’aventure narratif contemporain. L’annonce de ce titre pour 2026 vient ainsi enrichir un paysage vidéoludique où les expériences à échelle humaine trouvent progressivement leur place aux côtés des productions plus spectaculaires.
