Agefield High: Rock the School sortira durant l’été 2026 via Steam

22 Déc 2025 | Jeux vidéo

Agefield High: Rock the School

Lorsqu’un jeu vidéo choisit le lycée comme cadre central, la référence s’impose d’elle-même. Depuis Bully, peu de titres ont abordé l’école autrement que comme un décor interchangeable ou un simple déclencheur narratif. Agefield High: Rock the School, dont la sortie est annoncée pour l’été 2026 sur Steam, prend une direction plus frontale. Le projet de Refugium Games ne cherche pas à contourner l’institution scolaire : il la place au centre, comme un système à comprendre et à composer, fait de règles, de rythmes imposés et de marges de liberté limitées.

Cette intention se matérialise dans le cadre même du récit. Le jeu se déroule dans la ville fictive d’Agefield, durant les trois derniers mois de l’année scolaire. Ce choix temporel resserré donne au propos une densité particulière : il ne s’agit pas de retracer une adolescence dans son ensemble, mais de s’attarder sur un moment charnière, celui où la routine commence à se fissurer sous la pression de l’échéance finale. Le joueur incarne Sam, nouvel arrivant dans ce microcosme déjà structuré, contraint de trouver rapidement sa place dans une hiérarchie sociale préexistante. Ce statut d’observateur forcé n’est pas anecdotique : il permet au jeu de poser un regard presque analytique sur les mécanismes du lycée, ses règles implicites et ses tensions ordinaires.

Dans Agefield High: Rock the School, le quotidien n’est jamais neutralisé. Aller en cours, respecter un emploi du temps, réussir des examens ou, au contraire, s’en extraire volontairement, fait partie intégrante de l’expérience. Le jeu articule clairement cette opposition entre conformité et contournement. L’argent de poche gagné en classe, les missions débloquées par certaines relations, les zones accessibles en fonction des choix opérés : tout participe à une représentation du lycée comme système. Cette approche évoque inévitablement un précédent marquant du jeu vidéo, Bully, non par mimétisme direct, mais parce que les deux œuvres partagent cette volonté de traiter l’institution scolaire comme un terrain de jeu social, avec ses règles, ses marges et ses tensions ordinaires.

Là où Agefield High affirme sa singularité, c’est dans son ancrage temporel assumé au début des années 2000. Les références culturelles, l’ambiance musicale, les relations entre groupes et la représentation de la rébellion adolescente s’inscrivent dans une époque précise, sans nostalgie appuyée ni caricature. Le lycée n’est ni idéalisé ni diabolisé : il est montré comme un lieu de passage, parfois étouffant, parfois structurant, toujours déterminant.

Le monde ouvert proposé reste volontairement contenu. Campus, centre-ville, quartiers résidentiels et zones rurales forment un ensemble cohérent, pensé pour favoriser l’observation autant que l’action. La durée annoncée, comprise entre huit et dix heures, renforce ce sentiment de récit maîtrisé. Agefield High: Rock the School ne cherche pas l’accumulation, mais la concentration : celle d’une expérience où chaque journée compte, précisément parce qu’elles sont comptées.

En se projetant vers une sortie à l’été 2026, le jeu de Refugium Games s’inscrit dans une lignée discrète mais significative de titres qui prennent l’adolescence au sérieux, non comme un âge de tous les excès, mais comme un moment de négociation permanente entre contraintes institutionnelles et désir d’émancipation. Plus qu’un simple jeu en milieu scolaire, Agefield High: Rock the School se présente comme une chronique interactive de ce que signifie habiter un lycée quand celui-ci devient, pour un temps, l’horizon principal de l’existence.