EA Sports FC 25
Avec chaque nouvelle année vient la sortie attendue de la série de football de EA Sports, désormais baptisée [eal]EA Sports FC[/eal], suite à la fin du partenariat de trente ans avec la FIFA. En 2024, EA Sports FC 25 marque donc la deuxième année de cette nouvelle ère, et les attentes étaient particulièrement élevées après un premier volet qui, tout en solidifiant le changement de nom, manquait d’innovations majeures. Alors que de nombreux joueurs espéraient une refonte radicale ou des ajouts marquants, qu’apporte vraiment cette nouvelle mouture ? EA Sports FC 25 parvient-il à réinventer le genre ou se repose-t-il sur ses acquis ? Dans cette analyse détaillée, nous explorerons en profondeur les mécaniques de jeu, les ajouts notables, les points faibles et forts de ce titre, tout en évaluant son impact sur les amateurs de simulation footballistique.
Depuis quelques années, l’amélioration de la jouabilité est au centre des préoccupations d’EA Sports, et FC 25 continue sur cette lancée. Le moteur HyperMotionV est à nouveau au cœur du système, renforçant l’authenticité des mouvements des joueurs sur le terrain. Cette technologie, déjà introduite dans les opus précédents, s’appuie sur des données réelles pour recréer des animations fluides et réalistes, et cela se ressent immédiatement dès le coup d’envoi. Les mouvements sont plus naturels, notamment lors des duels, des contrôles et des dribbles. Les animations des frappes, qu’elles soient en pleine course ou en déséquilibre, sont particulièrement réussies, et ajoutent une immersion indéniable.
Cependant, cette quête de réalisme a un revers : certains aspects du gameplay, bien que réalistes, peuvent frustrer les joueurs, surtout ceux habitués à une action plus fluide. La nouvelle gestion du passe et des dribbles, qui oblige à plus de précision sous peine de passes manquées ou de dribbles ratés, alourdit parfois l’expérience, surtout pour les novices. Si cette complexité plaira aux puristes cherchant une simulation fidèle, elle risque de désorienter ceux qui préfèrent une approche plus accessible. De plus, le rythme des matches semble globalement plus lent que dans FC 24, ce qui n’est pas sans poser des questions sur l’équilibre entre authenticité et fun.
Le jeu devient aussi plus punitif pour les amateurs de sprint constant. Les joueurs en possession du ballon sont notablement ralentis, rendant les contre-attaques rapides plus difficiles à exécuter. Si cela rend la construction du jeu plus cruciale, certains regretteront la disparition de cette fluidité caractéristique des jeux précédents. Néanmoins, l’introduction de PlayStyles, permettant à certains joueurs de s’illustrer dans des domaines spécifiques comme la passe ou la défense, apporte une réelle différenciation entre les joueurs, rendant chaque match unique en fonction de la composition de l’équipe.
L’un des ajouts les plus vantés de cet opus est l’introduction de l’IA FC IQ, un système censé rendre les décisions des joueurs plus intelligentes, qu’il s’agisse de vos coéquipiers ou de vos adversaires. Sur le papier, l’idée est excellente : chaque joueur devrait mieux anticiper les mouvements, combler les espaces laissés vacants et ajuster sa position en fonction de l’action en cours. Dans les faits, les résultats sont mitigés. Il est indéniable que certaines situations sont mieux gérées, notamment les interceptions et les mouvements de défense. Par exemple, les défenseurs suivent mieux les courses des attaquants adverses, et les milieux de terrain apportent un soutien plus crédible lors des transitions défensives.
Cependant, malgré ces améliorations, certaines lacunes persistent. On remarque que dans certaines configurations tactiques, les défenseurs centraux hésitent encore à sortir au pressing, laissant des espaces trop généreux pour des attaquants rapides. De plus, l’IA des coéquipiers ne semble toujours pas complètement autonome : il est souvent nécessaire de constamment les guider pour obtenir des courses intelligentes, notamment dans les phases offensives, où leur immobilité peut frustrer les joueurs qui s’attendent à plus de dynamisme. Ces limitations brident quelque peu le potentiel de l’IA et rappellent que, malgré des progrès, nous sommes encore loin d’une intelligence de jeu pleinement fluide.
L’autre ajout majeur de cette édition est le mode Rush, qui remplace le défunt mode Volta. Basé sur des matchs de 5 contre 5 sur des terrains plus petits, Rush propose une expérience de jeu rapide et intense, rappelant vaguement le jeu de rue. Les règles sont légèrement ajustées pour s’adapter au format, avec une gestion des hors-jeux différente et l’introduction d’une carte bleue pour sanctionner les fautes avec des exclusions temporaires.
Ce mode, intégré dans plusieurs parties du jeu comme l’Ultimate Team et la Carrière, réussit à offrir une expérience rafraîchissante pour ceux qui cherchent une alternative plus décontractée aux matchs classiques en 11 contre 11. Cependant, bien que le concept soit amusant lors des premières parties, la répétitivité s’installe rapidement, notamment en raison du manque de diversité des arènes et d’un certain manque de profondeur tactique. Rush fonctionne bien comme mode alternatif, mais il ne semble pas avoir la longévité nécessaire pour s’imposer comme un incontournable de la franchise.
Le Mode Carrière, traditionnellement l’un des favoris des joueurs hors ligne, reçoit enfin quelques améliorations après des années de modifications mineures. La gestion de la jeunesse et du développement des joueurs a été revisitée avec plus de profondeur. Désormais, il est possible de mieux encadrer les jeunes talents grâce à des plans de développement personnalisés et des tournois Rush qui permettent de les tester en conditions réelles. Cette fonctionnalité, bien que très prometteuse, reste encore un peu limitée en termes d’impact à long terme, mais elle va dans la bonne direction pour ceux qui aiment jouer les managers patients.
La grande nouveauté est l’introduction des Live Start Points, permettant de commencer une carrière à un point spécifique de la saison réelle. Cette fonctionnalité ajoute du dynamisme au mode et permet de se plonger dans une situation concrète avec des enjeux réalistes, comme devoir gérer des blessures ou tenter de sauver une équipe de la relégation. Toutefois, cette fonctionnalité n’est pas encore disponible au lancement et soulève des interrogations quant à sa mise en œuvre dans la durée.
Autre ajout notable : la possibilité de manager des équipes féminines, avec une inclusion accrue des ligues féminines. Bien que cette inclusion soit saluée, elle reste encore assez limitée, les options disponibles n’étant pas aussi complètes que celles des ligues masculines. La diversité des équipes féminines est réduite, ce qui freine un peu l’enthousiasme de cette nouveauté.
Si vous êtes un adepte du mode Ultimate Team, ne vous attendez pas à une révolution cette année. Les mécaniques de base sont les mêmes que dans FC 24, avec les Squad Battles, Division Rivals, et les fameuses cartes de joueurs à collectionner. Cependant, certains changements, bien que subtils, améliorent l’expérience. Le système de chemistry est désormais plus flexible, permettant de mieux intégrer des joueurs de différents clubs et pays, sans affecter autant la performance globale de l’équipe.
La personnalisation prend une place plus importante avec l’ajout de nouveaux éléments cosmétiques pour les stades et les célébrations. De plus, les managers influencent désormais directement les tactiques d’équipe, apportant un peu plus de profondeur stratégique à la composition des équipes. Mais, malheureusement, l’aspect pay-to-win reste toujours très présent. Si vous ne déboursez pas de l’argent réel pour acheter des packs, il est souvent difficile de rester compétitif, une critique récurrente qui n’a toujours pas trouvé de réponse satisfaisante dans cet opus.
Visuellement, EA Sports FC 25 continue de briller. Les stades sont recréés avec un souci du détail impressionnant, les effets de lumière, notamment avec l’ajout du ray tracing, ajoutent une atmosphère immersive, et les joueurs sont modélisés avec une grande fidélité, bien que certaines animations faciales restent parfois un peu rigides. Les nouveaux angles de caméra et les séquences pré- et post-match renforcent l’impression d’assister à une retransmission télévisée, avec une qualité qui n’a jamais été aussi proche de la réalité.
L’ambiance sonore est également réussie avec des chants de supporters plus variés et réalistes. Les commentateurs sont dynamiques, bien qu’ils tombent encore parfois dans des répétitions agaçantes après plusieurs heures de jeu. Le choix des morceaux pour la bande-son, fidèle à la tradition de la franchise, accompagne parfaitement l’expérience, même si certains morceaux finissent par devenir lassants après un certain temps.
EA Sports FC 25 est à la fois un pas en avant et une preuve que la franchise reste encore bien ancrée dans ses habitudes. Si l’introduction du Rush Mode, les améliorations du Mode Carrière et l’ajout de l’IA FC IQ apportent des touches de fraîcheur, il est difficile de ne pas noter que les changements ne sont pas aussi révolutionnaires que certains l’espéraient. Pour les vétérans de la série, FC 25 reste un excellent jeu de football, avec une profondeur tactique accrue et un gameplay plus réaliste que jamais, mais pour ceux qui cherchaient un bouleversement complet, l’attente continue.
En définitive, EA Sports FC 25 parvient à maintenir la franchise au sommet des simulations sportives tout en offrant juste assez de nouveautés pour justifier l’achat. Toutefois, il reste encore du chemin à parcourir avant d’atteindre un véritable renouveau. Pour ceux qui cherchent une simulation authentique et immersive, ce titre est un incontournable. Pour ceux qui attendaient une révolution, il faudra probablement patienter encore une année ou deux.