Galaxy Z Fold7
Quand je repense à mes premières expériences avec un smartphone pliable, un sentiment domine : celui d’une promesse inachevée. L’idée était pourtant limpide : un appareil unique, capable de se faire discret dans la poche et de se déployer en tablette confortable quand le besoin s’en fait sentir. Sur le papier, c’était l’équation parfaite. Mais, dans la réalité, l’usage se heurtait à des limites concrètes : charnières fragiles ou mal ajustées, formats dictés par des compromis techniques, sensation de vulnérabilité à chaque ouverture, et surtout cet écran externe trop étroit qui décourageait de s’en servir autrement que pour un coup d’œil rapide. Le concept séduisait l’esprit, mais échouait à s’imposer dans la main. Et puis, le Galaxy Z Fold7 est arrivé.
Dès la prise en main, on comprend qu’on change de catégorie. Fermé, le Fold7 adopte les proportions d’un smartphone haut de gamme classique : 158,4 mm de hauteur, 72,8 mm de largeur, 8,9 mm d’épaisseur. À ces dimensions s’ajoute un poids de 215 grammes, parfaitement réparti, procurant cette densité rassurante qui signe un produit de qualité, sans la lourdeur fatigante de certains modèles précédents. Les bordures sont maîtrisées, la prise est stable, et surtout, la charnière – véritable talon d’Achille des premières générations – inspire une confiance immédiate. L’ouverture est fluide et contrôlée, la résistance mesurée donne un sentiment de précision mécanique. Lorsqu’on referme l’appareil, le léger verrouillage magnétique qui s’enclenche achève de renforcer l’impression de solidité. Cette sensation, nouvelle pour un pliable, change tout : on ne manipule plus un prototype amélioré, mais un objet abouti, aussi rigoureux mécaniquement qu’un smartphone monobloc. Cette sensation, nouvelle pour un pliable, change tout : on ne manipule plus un prototype amélioré, mais un objet abouti.
Une fois déployé, le Fold7 change radicalement de nature. On passe à un format de 158,4 mm sur 143,2 mm, pour une épaisseur de seulement 4,2 mm : l’objet devient presque une feuille numérique. À ce titre, il s’impose comme l’un des plus fins pliables du marché, une prouesse technique d’autant plus remarquable que la concurrence – Oppo Find N5, Honor Magic V5 – joue elle aussi cette carte de la finesse extrême. L’écran principal, de 8,0 pouces (203,1 mm dans le rectangle complet), s’appuie sur une dalle Dynamic AMOLED 2X en définition QXGA+ (2184 × 1968 pixels), capable d’afficher 16 millions de couleurs et de monter jusqu’à 120 Hz grâce à un taux de rafraîchissement adaptatif. Les coins arrondis réduisent très légèrement la surface exploitable, mais ne rompent pas l’immersion : la netteté est chirurgicale, les couleurs sont saturées avec justesse, la réactivité est instantanée.
Cet écran n’est pas seulement plus grand : il modifie la façon de travailler et de consommer du contenu. La diagonale ne suffit pas à expliquer l’effet : c’est la cohérence entre format, résolution et fluidité qui donne le sentiment d’une page numérique crédible, qui s’impose au quotidien. Lire un document PDF et prendre des notes en parallèle devient naturel, tout comme étirer une timeline de montage vidéo ou visualiser deux applications à taille réelle côte à côte. La différence ne réside pas seulement dans la diagonale, mais dans la qualité d’affichage qui rend chaque tâche plus fluide, plus crédible, plus confortable. L’écran externe, souvent relégué au rang de solution de secours sur les modèles antérieurs, retrouve ici un statut d’écran principal à part entière. Avec 6,5 pouces (164,8 mm dans le rectangle complet, 164,2 mm avec bords arrondis), une définition FHD+ (2520 × 1080 pixels) et la même technologie Dynamic AMOLED 2X à 120 Hz, il offre un confort qui n’oblige plus à tout ouvrir. Les échanges rapides, la navigation web, la consultation d’applications ou même la lecture prolongée se font sans frustration.
Ce double affichage, bien calibré, change la logique d’usage : on choisit l’écran selon la situation, et non plus pour contourner une contrainte. Le pliable cesse enfin d’être un objet à double visage pour devenir un compagnon fluide, cohérent, toujours prêt. Certains regretteront l’absence de S Pen intégré, qui aurait trouvé ici toute sa pertinence sur l’écran de 8 pouces. Mais même sans cet outil, la polyvalence reste impressionnante. Le smartphone pliable cesse enfin d’être un objet à double visage pour devenir un compagnon fluide, cohérent, toujours prêt.
Sous cette surface, la mécanique suit. Le processeur octa-core monte jusqu’à 4,47 GHz sur son cœur principal, accompagné d’un palier à 3,5 GHz, garantissant une réactivité immédiate et une tenue en charge sur les applications lourdes. Les 12 Go de RAM permettent de jongler avec de multiples tâches actives sans la moindre saccade, et les 256 Go de stockage (223,6 Go réellement disponibles) offrent un espace suffisant pour des fichiers photo/vidéo massifs ou des projets créatifs sans dépendre du cloud. On n’a plus l’impression de devoir choisir entre puissance brute et mobilité : tout est là, intégré, disponible instantanément.
La connectivité est à l’avenant : Wi-Fi 7 (802.11 a/b/g/n/ac/ax/be avec EHT320, MIMO, 4096-QAM), Bluetooth 5.4, NFC, UWB, compatibilité avec tous les grands systèmes de géolocalisation (GPS, Glonass, Beidou, Galileo, QZSS) et port USB-C 3.2 Gen 1 pour des transferts rapides. Ces détails techniques pourraient paraître anecdotiques, mais ils reflètent une philosophie : le Fold7 n’a pas été pensé comme une expérimentation isolée, mais comme un smartphone complet, ancré dans l’écosystème de demain. Qu’il s’agisse de connecter des écouteurs, de transférer un fichier lourd ou de profiter d’une connexion stable dans un environnement dense, il répond présent.
Côté photo, le Fold7 assume une ambition haut de gamme. Le module principal, un 200 MP f/1,7, capture un niveau de détail impressionnant et gère finement les transitions de lumière. L’ultra grand-angle de 12 MP f/2,2 élargit la perspective sans trop sacrifier la netteté sur les bords, tandis que le téléobjectif 10 MP f/2,4 propose un zoom optique 3×, complété par un zoom de qualité optique 2× via pixels adaptatifs et un zoom numérique jusqu’à 30×. L’autofocus est précis, la stabilisation optique efficace, et la polyvalence réelle, même dans des conditions de faible luminosité. La caméra avant, un 10 MP f/2,2, reste parfaitement adaptée à la visioconférence et aux selfies. En vidéo, on atteint l’enregistrement 8K à 30 i/s, avec ralenti à 240 i/s en Full HD et 120 i/s en UHD, tout en pouvant lire des flux 8K à 60 i/s sans le moindre accroc. Ce n’est pas seulement une fiche technique flatteuse : c’est un véritable outil créatif, cohérent avec la promesse d’un smartphone hybride pensé pour la productivité et la polyvalence.
Mais c’est dans l’usage que le Fold7 franchit un cap, grâce à l’exploitation combinée du format pliable et des outils d’IA. Avec One UI 8 et Galaxy AI, les fonctions concrètes se multiplient : Circle to Search pour lancer une recherche en traçant un cercle à l’écran, Live Translate pour afficher source et résultat côte à côte en temps réel, Photo Assist pour gommer des éléments ou ajuster une composition, Audio Eraser pour nettoyer un enregistrement, Gemini Live pour converser en direct avec un assistant IA. Ces outils, que Samsung ne détaille pas toujours dans sa fiche technique officielle, trouvent sur l’écran de 8 pouces un terrain d’expression idéal. Traduction en temps réel de textes longs, avec source et résultat affichés côte à côte. Retouche photo accélérée, où l’IA propose recadrage, suppression d’éléments ou correction colorimétrique en un instant. Génération de variantes créatives pour un contenu visuel. Montage vidéo assisté par la détection intelligente des séquences clés. Ici, l’espace offert par l’écran de 8 pouces donne aux algorithmes une place pour s’exprimer pleinement, et au multitâche une fluidité nouvelle. On cesse de jongler : on compose, on combine, on exploite vraiment le potentiel de l’IA mobile.
L’autonomie, assurée par une batterie de 4400 mAh (valeur typique, 4272 mAh nominale), se traduit par une journée complète d’usage mixte, alternant écran externe plus économe et grand écran plus énergivore. Mais il faut reconnaître une limite : cette capacité, si elle suffit pour un usage quotidien, ne rivalise pas avec les batteries plus généreuses de certains concurrents. Les utilisateurs intensifs ressentiront ce compromis. Les 24 heures annoncées en lecture vidéo sans fil sont réalistes, et la conception vise au moins 2000 cycles, gage d’une bonne durabilité. On ne redoute plus de voir la batterie faiblir au bout de quelques mois : Samsung inscrit ici une vraie logique de long terme. La marque reste muette sur la vitesse de charge, et ce silence vaut aveu de prudence. Mais le compromis se comprend : mieux vaut un cycle de charge maîtrisé et durable qu’une recharge rapide qui abîme prématurément la cellule.
Enfin, le Galaxy Z Fold7 s’inscrit dans une démarche de pérennité rarement aussi visible. Les mises à jour de sécurité sont garanties jusqu’au 31 juillet 2032, soit près d’une décennie de suivi : un engagement qui dépasse largement la moyenne du secteur. Les valeurs de DAS (tête : 1,418 W/kg ; tronc : 1,242 W/kg ; membres : 2,36 W/kg) restent dans des marges contrôlées. La conception intègre 13,7 % de matériaux recyclés, avec un taux de recyclabilité de 11,6 %. Samsung fournit même un inventaire détaillé des matières premières utilisées, signe d’une transparence inhabituelle et d’une volonté d’assumer l’impact environnemental de son produit. Dans un marché souvent critiqué pour son opacité, ce niveau de détail installe une forme de confiance.
Le Galaxy Z Fold7 n’est donc pas seulement l’évolution naturelle de ses prédécesseurs : c’est la version où la promesse du pliable se concrétise enfin. Fermé, il se comporte comme un smartphone haut de gamme complet, prêt à tous les usages quotidiens. Ouvert, il devient une tablette productive et immersive, où l’IA, la puissance matérielle et la qualité d’affichage créent une expérience sans compromis. La charnière n’est plus une contrainte : elle est un geste instinctif, précis, qui s’intègre au quotidien. Après des années à guetter le moment où le pliable ne serait plus un pari mais une évidence, le Fold7 marque ce tournant. Et au-delà de la démonstration technique, il impose une certitude : l’hybride n’est plus une expérimentation futuriste, mais une réalité crédible, élégante, durable — et face à Oppo ou Honor, il choisit la voie de la maturité logicielle et de la confiance à long terme. Et au-delà de la démonstration technique, il impose une évidence : l’hybride n’est plus une expérimentation futuriste, mais une réalité crédible, élégante, durable.