TEST – Notre avis sur Forza Horizon 5 (PS5)

5 Mai 2025 | TESTS / PREVIEWS

Forza Horizon 5

Trois ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour que l’une des plus grandes icônes de la course arcade en monde ouvert franchisse enfin les portes de l’écosystème PlayStation. Depuis sa sortie initiale sur Xbox et PC en 2021, *Forza Horizon 5* a fait figure de référence absolue, tant sur Twitch que sur YouTube, attisant les regards frustrés de nombreux joueurs PlayStation laissés en marge. Désormais accessible sur PS5, le titre de Playground Games soulève une interrogation claire : ce portage tardif conserve-t-il toute sa pertinence en 2025 ? Et surtout, qu’apporte-t-il spécifiquement à ceux qui n’avaient jusqu’ici jamais mis les mains dessus ?

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La série Forza Horizon n’a jamais reposé sur une narration classique, et ce cinquième volet ne fait pas exception. Pourtant, derrière son apparente superficialité narrative se cache une architecture ludique étonnamment travaillée. Le « Festival Horizon », toujours présent, fait office de catalyseur pour une succession d’événements variés, mais cette fois, Playground Games injecte une forme de continuité narrative plus ambitieuse, notamment à travers les « Histoires Horizon ». Ces arcs secondaires, quoique parfois un brin caricaturaux, parviennent à humaniser les figures croisées dans ce monde ouvert. L’écriture reste fonctionnelle, souvent allégée d’émotions profondes, mais elle s’insère avec une fluidité exemplaire dans le rythme du jeu. Il ne s’agit pas ici de bouleverser, mais d’ancrer l’expérience dans un imaginaire partageable, coloré et enthousiaste. Cette forme de narration environnementale, où chaque ruelle, chaque piste d’atterrissage abandonnée raconte une histoire implicite, s’impose d’autant plus puissamment qu’elle épouse les dynamiques du gameplay.

Forza Horizon 5 demeure avant tout un jeu de conduite, et à ce titre, il affiche une solidité mécanique rare. La maniabilité est une caresse de précision, quel que soit le type de véhicule. On passe d’un buggy sautant dans la jungle à une hypercar mordant l’asphalte d’une autoroute en un souffle, sans jamais perdre le sentiment de contrôle subtil. La physique des voitures atteint un équilibre grâcieux entre arcade et simulation, conférant à chaque dérêpage une intensité sensorielle véritable. Les missions, bien que régulièrement traversées par une certaine redondance structurelle, parviennent à surprendre par leurs variations de rythme et de mise en scène. Les IA adverses, plus agressives qu’à l’accoutumée, ajoutent une tension bienvenue dans certaines épreuves, même si leur comportement peut paraître artificiel lors de départs groupés ou dans les environnements plus contraints. Le système de progression, en revanche, reste trop généreux pour créer une véritable dynamique de désir : tout semble acquis trop vite, trop facilement. Cela n’entrave pas le plaisir, mais lisse les enjeux sur le long terme.

L’abondance est le mot d’ordre. Forza Horizon 5 regorge d’activités, de défis, de secrets disséminés dans un monde vaste et organique. La campagne principale, si tant est qu’on puisse la délimiter clairement, s’étend sur plusieurs dizaines d’heures, tandis que les événements secondaires, solos ou multijoueurs, enrichissent constamment l’expérience. Les saisons dynamiques, les défis hebdomadaires et l’outil de création d’épreuves (EventLab) offrent une courbe de rejouabilité quasi infinie. Il faut aussi saluer l’apport massif des extensions comme Hot Wheels et Rally Adventure, ainsi que des mises à jour récentes comme Horizon Realms, qui injectent de nouvelles dynamiques ludiques, environnementales ou narratives. Pour un joueur PS5 qui découvre l’univers Horizon aujourd’hui, le volume et la variété du contenu sont proprement vertigineux.

Difficile de parler de révolution. Forza Horizon 5 affine une formule, mais ne la bouleverse pas. Toutefois, cette absence d’innovation radicale est compensée par une finesse d’exécution rare. L’intégration plus fluide de la narration, la densification du monde ouvert, la maniabilité peaufinée au scalpel : autant de micro-évolutions qui, cumulées, témoignent d’une volonté de perfection plus que d’un esprit d’avant-garde. L’EventLab reste sans doute l’outil le plus original de l’ensemble, donnant aux créateurs une liberté inédite dans un jeu de course. Mais cette créativité communautaire ne suffit pas à masquer un sentiment de déjà-vu par endroits, notamment dans les systèmes de progression et l’économie interne du jeu. Reste à évaluer si cette excellence formelle trouve un soutien technique à la hauteur de ses ambitions ludiques. Car au-delà de ses mécaniques peaufinées, c’est dans sa manière d’habiter l’écran, de dialoguer avec la machine et de résonner dans les mains que cette version PS5 joue sa pleine partition.

Le Mexique de Forza Horizon 5 n’est pas une carte postale : c’est une fresque mouvante, une peinture vivante où chaque détail semble pensé pour magnifier la diversité d’un territoire hybride. Des dunes de Baja aux ruines aztèques noyées sous la brume matinale, chaque zone exprime une identité propre, renforcée par une direction artistique d’une justesse rare. La version PlayStation 5, bien qu’à peine supérieure à celle de la Xbox Series X sur le plan technique, bénéficie de temps de chargement réduits et d’une fluidité d’animation quasi inébranlable. Le ray tracing, activé en mode Forzavista, confère aux carrosseries une présence sculpturale éblouissante. Le mode Qualité, en 4K natif, offre une richesse visuelle admirable, tandis que le mode Performance stabilise sans broncher ses 60 fps. Sur PS5 Pro, les améliorations restent discrètes mais perceptibles sur les grandes distances d’affichage. Malgré tout, l’absence de transfert de sauvegarde depuis les versions Xbox et PC limite la continuité de l’expérience pour les joueurs de longue date. Le portage PS5, bien qu’exemplaire techniquement, ne se distingue pas radicalement des versions préexistantes — mais pour un public exclusivement PlayStation, il reste un aboutissement visuel incontestable.

Sur PlayStation 5, Forza Horizon 5 atteint une stabilité technique exemplaire. Le framerate ne flanche jamais, même dans les situations les plus chargées visuellement. Le moteur ForzaTech, parfaitement optimisé, gère les chargements de textures à la volée avec une fluidité déconcertante. Les bugs rencontrés sont anecdotiques, essentiellement visuels et rarissimes. La DualSense apporte une lecture plus fine de la route, grâce à une gestion haptique bien exploitée : chaque gravier, chaque nids-de-poule trouve un écho subtil dans la manette. Toutefois, l’utilisation des gâchettes adaptatives, si elle renforce l’immersion, reste en deçà de ce que propose un Gran Turismo 7, moins nuancée dans sa réponse tactile et un peu plus superficielle sur les longues sessions.

On n’entend pas Forza Horizon 5, on l’écoute. Le travail sur le sound design est d’une richesse admirable, chaque moteur exprimant sa signature acoustique avec une véracité presque organique. Qu’il s’agisse du vrombissement rauque d’une muscle car ou du sifflement précis d’une supercar européenne, chaque son est ciselé avec amour. Les bruitages environnementaux — crissements de pneus sur la terre humide, échos lointains dans un canyon — participent à cette immersion totale. La bande-son, quant à elle, se partage entre playlists éclectiques et compositions originales liées à certains événements : un cocktail sonore dynamique, parfois inégal, mais toujours adapté à l’intensité ludique du moment. Les dialogues, enfin, demeurent anecdotiques dans leur contenu, mais leur doublage — anglais ou espagnol selon les paramètres — est impeccablement interprété.

Forza Horizon 5 sur PlayStation 5 n’est pas un nouveau départ, mais l’aboutissement d’une formule affinée à l’extrême. En tant que jeu, il reste un monument d’élégance ludique, un condensé maîtrisé de rythme, de générosité et de raffinement technique. En tant que portage, il s’impose comme un cadeau tardif, certes, mais particulièrement soigné, fidèle à l’expérience originale tout en tirant parti des forces spécifiques de la console — à commencer par la fluidité exemplaire, la réactivité de la DualSense et la lisibilité graphique renforcée.Si l’on regrette une absence de fonctionnalités vraiment inédites sur cette version, ou un effort plus appuyé pour faire oublier son retard, on ne peut nier la puissance d’évocation d’un tel monde, ni la qualité globale de cette adaptation. Pour les joueurs PlayStation qui attendaient depuis 2021 d’enfin poser leurs pneus sur l’asphalte de cette fresque mexicaine, il ne fait aucun doute que l’attente en valait la peine. C’est un sommet ludique qui s’ouvre enfin à un nouveau public — et qui n’a rien perdu de sa superbe.